Terre de Québec
16 octobre 2004 | |
20 h 00 min | |
Montréal, Canada | |
Église Sacré-Coeur-de-Jésus | |
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Gilbert Patenaude, Direction musicale
Mireille Lebel, mezzo-soprano,Soliste
Louise Diamond, Pianiste
Terre de Québec
Le programme
Partance
Cantate d’André Lafrance pour choeur à voix mixtes et piano sur un poème de Pierre Larivière
Figures de danse
Suite fantaisiste a cappella pour voix mixtes. Paroles et musique Lionel Daunais
Pas grave
Jetés battus
Grand Écart
Adagio
Bayadère
Maryse and partner
Chansons québecoises a cappella sur des harmonisations de Gilbert Patenaude
Gilles Vignault
Si les bateaux
Pendant que…
Jack Monoloy
Félix Leclerc
Le Petit Bonheur
Bozo
L’Hymne au printemps
Claude Léveillée
Le Cheval blanc
Cantate pour une joie
de Pierre Mercure pour soprano, choeur et piano sur des poèmes de Gabriel Charpentier
Les Lions jaunes
Psaume
Ils ont détruits la ville
Complainte
Pierrot noir
Choral
Le Cri de joie
Ode au Saint-Laurent
de Gilbert Patenaude pour mezzo-soprano, choeur et piano sur un poème de Gatien Lapointe
Notes de programme
par Dominique (soprano)
Terre de Québec (2004)
S’il nous fallait résumer en une phrase l’esprit qui a présidé au choix des œuvres que nous vous présentons ce soir, le mieux, peut-être, serait de citer Gatien Lapointe : « Ma langue est d’Amérique, je suis né de ce paysage. » Il n’était donc que justice que nous consacrions un concert complet aux musiques et aux paroles d’ici.
Nous avons choisi d’ouvrir ce concert par une reprise d’une œuvre que nous avons créée en novembre 2003. Il s’agit de Partance, composée par le Montréalais André Lafrance en 1995. Il ne s’agit pas de la même version, toutefois, puisqu’à l’origine, Partance était prévue pour une petite formation d’instrumentistes comprenant entre autres des cordes et deux trompettes. En revanche, le poème de Pierre Larivière, qui date de 1994, est demeuré inchangé. Il lui a été inspiré par la mort de son propre père.
Avec les Figures de danse de Lionel Daunais (1902-1982), « suite fantaisiste » pour chœur à voix mixtes a cappella, nous explorons un tout autre registre. L’« esprit cocasse » que le compositeur Francis Poulenc reconnaissait au compositeur du Petit chien de laine et autres compositions loufoques destinées au Trio lyrique (que Daunais a fondé avec Anna Malenfant et Ludovic Huot en 1932) éclate cette fois encore dans le texte et la musique des six pièces, parfois fort brèves, toujours enlevées, qui composent les Figures de danse.
On ne présente plus des auteurs-compositeurs aussi illustres que les Gilles Vigneault (né à Natashquan en 1928), Félix Leclerc (La Tuque 1914-île d’Orléans 1988) et Claudé Léveillée (né en 1932). Toutes les chansons dont nous présentons ici des harmonisations pour chœur a cappella, dues à Gilbert Patenaude, font certes figure de classiques. Les trois compositions de Vigneault que nous avons retenues sont issues de ses deux premiers disques, datant respectivement de 1962 et 1963. Celui de 1962, d’où est extrait Jack Monnoloy (auquel appartient également La danse à Saint-Dilon) a été couronné par le Grand Prix du disque canadien, décerné à l’époque par CKVL. Quant au disque sur lequel ont paru les trois chansons de Leclerc, il a valu à son auteur le prix de l’académie Charles-Cros en 1950, confirmant le succès éclatant que remportait en France le chansonnier québécois, jusque-là boudé par son propre public. Le Cheval blanc de Léveillée, pour sa part, est contemporain des compositions de Vigneault, puisqu’il date de 1961.
Pierre Mercure (1927-1966) a été fauché en France par un accident de voiture, et ce, alors même qu’il amorçait un nouveau cycle inspiré par la musique électronique au terme d’un séjour à Darmstadt, en Allemagne. Il a étudié entre autres le basson et la direction d’orchestre et a un temps frayé avec le milieu qui allait nous donner le Refus global de 1948, collaborant même à la création de ballets de Françoise Sullivan. La Cantate pour une joie pour soprano, chœur et orchestre (1955), dont nous présentons ici une version au piano, est entièrement basée sur des poèmes du compositeur Gabriel Charpentier (né en 1925). Quatre des sept parties dont elle est constituée sont en fait antérieures, puisque la quatrième, le poignant « Ils ont détruit la ville », date de 1950. Quant aux « Lions jaunes », au « Psaume » et à l’exubérant « Cri de joie », ils ont à l’origine constitué un cycle pour soprano et piano intitulé Dissidence, dont la composition, amorcée en 1950, s’est achevée en 1955.
C’est spécifiquement à notre intention que Gilbert Patenaude, à qui on doit déjà, entre autres, des opéras (Quelques arpents de neige, Chevalier de Lorimier…) et de nombreux arrangements et harmonisations, a composé cette année l’Ode au Saint-Laurent. Il y reprend quelques-uns des 493 vers de l’immense poème du même nom de Gatien Lapointe (1931-1983). Si le poème de Lapointe, sans conteste le plus connu du fondateur des Écrits des Forges, évoque son itinéraire personnel, Gibert Patenaude en a surtout retenu la façon dont Lapointe chante la mise et au monde et l’enracinement (parfois difficile) de l’homme et la femme en cette terre de Québec.